mercredi 5 février 2014

X-man, trop commercial ?





Wah Gwan chers lecteurs ? 

MISE A JOUR ( 06/02/14 ) : Le clip a malheureusement été supprimé de Youtube... ce qui corrobore le développement de cet article.

Pour commencer, visionner le nouveau clip d'X-man ci-dessous :

La première réflexion de tout fan de dancehall a de grandes chances d'être la suivante : " Kisa ki la ?! ". En effet les titres de ce genre sont souvent assez mal reçus de la part de ce public. On se souvient tous des critiques qu'ont subit les collègues de son label Step out, Krys et Colonel Reyel à ce niveau. Serait-ce le tour d'X-man d'emprunter cette voix ? Voilà un extrait d'une interview de Krys pour Mixey.fr : 



Les morceaux d'X-man sont d'ores et déjà quasi-uniquement orientés vers des ambiances festives, donc le voir emprunter un pas plus " commercial " ne serait pas très choquant. Il ne se situe pas dans un mouvement "engagé" comme Saël ou Paille, ceci étant, le voir choisir ce genre de chemin peut laisser perplexe. Pourquoi faire ce genre de titres connaissant l'opinion de son public à ce sujet  ( l'argent reste la réponse la plus évidente à cette question ) ?  On se souvient des morceaux de Kalash avec Christiane Valéjo et la réponse de ses fans avait été la même. Est-ce un passage obligé pour tous les artistes signés en boite de production ?

Si c'est le cas, est-il possible pour le public de militer pour ses artistes locaux en sachant le chemin qu'ils prendront une fois qu'ils auront atteint un certain stade ? Autant de questions dont nous n'avons pas les réponses ! Mais n'hésitez pas à nous faire parvenir vos opinions sur le son ainsi que sur le sujet via Facebook ou Twitter 








dimanche 12 janvier 2014

Entretien avec Mafio House, le mafiosi des riddims locaux !



Wah Gwan chers lecteurs ? 

Les riddim-makers, par définition ceux qui « font les riddims », ont toujours été très bons aux Antilles. On peut citer les compiles « Dub la raid » ou encore « Ghetto Raid » (tout était très raide à l’époque) qui incluaient des one-riddim tous aussi vibrants les uns que les autres. Mais ce n’est que très récemment que ces compositeurs de l’ombre sont quasiment autant sous les feux des projecteurs que les chanteurs. En Martinique, Mafio house est l’un de ceux qui sont les plus plébiscités par le public. Nous avons décidé de l’interroger pour en apprendre plus sur son parcours et son travail :

Wah Gwan : Tout d’abord la question usuelle, d’où te vient le pseudo Mafio ? Et surtout le House placé après ?

Mafio House : Ben le pseudo "Mafio" n'a pas vraiment d'histoire, cela remonte à il y a 10 ans au temps de Msn messenger, où il fallait choisir un pseudo,  j'ai remplacé la "a" de mafia par un "o" car ça faisait plus masculin tout simplement. Ensuite pour la prod, je voulais que l'on m'identifie direct donc j'ai gardé "Mafio" et l'idée du House m'est venue des labels en Jamaïque qui utilisaient ce mot là à la fin de leur blazes car là-bas les studios était pour la plupart dans des maisons. Et perso je trouve que Mafio House ça sonne bien !

W : Pendant environ un an et demi, tu as prolongé la série des Walpixx avec les volumes 1, 2 et 3 ainsi que le Shattix ou un remake du Walpixx. Ce riddim te tient-il particulièrement à cœur ? T’attendais tu à un tel succès ?

M : Evidemment je ne m'attendais pas à un tel succès avec le walpixx, mais je me suis vraiment consacré à ce projet afin qu'il ne soit pas bâclé car il avait tout de même un gros potentiel. L'idée de faire plusieurs variantes était pour moi logique. Ceux qui ce souviennent du Aaxxia Riddim, par exemple, savent qu'il y avait plusieurs variantes qui étaient toutes aussi bad les unes que les autres. Les jamaïcains le font parfois aussi, on peut citer le Overproof qui a connu deux variantes. Alors je me suis dit "pourquoi pas faire pareil", et l'idée a été bien accueillie. Après ce n'est pas quelque chose que je ferai systématiquement car, par exemple, certains préféraient le 1 et moins le 2 ( ou le contraire ) mais dans l'ensemble ça s'est très bien passé.



W : Il n’y a pas vraiment eu de série de morceaux sur le Walpixx 3 comme pour les autres, pourquoi ce choix ?

M : Le Walpixx 3 était peut être celui de trop, je ne sais pas mais il n'a pas eu le même succès que les 2 précédents. Du coup j'ai trouvé inutile de faire une compile avec, cependant j'ai quand même demandé à Panik J, Lieutenant et Shafta de faire un featuring dessus avec un clip.

W : Depuis le phénomène Walpixx riddim, il y a une multiplication très forte du nombre de beatmaker en herbe en Martinique. Que penses-tu de ce phénomène ?

M : Beatmaker en herbe ? je ne sais pas (rires). C'est sur il y en a beaucoup qui s'improvisent compositeurs, tout comme ceux qui s'improvisent artistes ou dj. Après c'est au public de faire la différence. Car il ne faut pas confondre ceux qui ont eu un coup de chance en trouvant des notes qui allaient bien ensemble, et ceux qui ont un vrai talent, qui bossent dur car c'est leur gagne pain et pas juste un délire entre potes. Néanmoins j'ai pu faire la connaissance de certains compositeurs vraiment doués qui débutent et je les encourage à continuer à bosser.

W : Tu es connu pour avoir les compositions qui mettent le feu en boîte de nuit, est-ce ton domaine de prédilection ? Penses-tu à l’impact en soirée quand tu composes ?

M : Ben en fait, quand je compose je ne pense pas encore à quoi l'instru sera destinée. Il y a plusieurs de mes prods que je ne voyais pas du tout en soirée comme le Call Off Riddim, et pourtant, il a été très bien reçu. Parfois il faut suivre la tendance et d'autres fois il faut l'imposer. Dans les 2 cas rien n'est gagné d'avance, c'est toujours la surprise qu'elle soit bonne ou mauvaise.

W : Tu t’apprêtes à sortir le X2 Riddim et le San Ayin Riddim. Ce sont deux styles assez différent, que peux-tu nous dire sur ces projets ?

M : Le X2 est un riddim on va dire contemporain tandis que le San Ayin fait plus "old school". Ce sont deux ambiances différentes et je pense qu'ils s'adressent à deux publics différents aussi. Pour le X2 ce sera plus un public soirée/boite de nuit et le San Ayin plus un public amateur de sound système et de riddim à l'ancienne. On a pu remarqué que les riddims justement "à l'ancienne" reviennent à la mode notamment avec Ti Blica, donc j'ai voulu un peu m'essayer à ce style. On verra lequel des deux sera le mieux reçu. En tout cas le San Ayin Riddim est bien parti pour le moment !



W : : Est-ce toi qui choisis les artistes sur tes projets ou est-ce que ce sont les artistes qui viennent postuler d’eux même ? Comment s’opère ta sélection ?

M : Ben j'essaye (quand je peux) de faire un mélange des deux. J'ai une liste d'artistes que j'appelle régulièrement car je sais qu'il taff carré et parfois j'accepte des artistes qui viennent d'eux même qu'il soit connu ou pas. Bien évidemment je ne peux pas choisir tout le monde, un riddim avec 50 sons ça ne sert à rien (rires). Quoi qu'avec le Walpixx 1 j'étais presque à 30 sons quand même. Mais en général le people en retient trois ou quatre et rarement plus.

W : Quels sont tes beatmakers antillais préférés, hormis Mafio House ?

M : Alors j'apprécie particulièrement le taff de Dj Blue, Dj Gil, Foxx-T, Dj Jo°, Don Shorty et Scory de Scorblaz. Ce sont de très bon compositeur qui sont à l'origine de pas mal de tubes donc respect pour eux.

W : Nous sommes à l’aube de 2014, quels projets as-tu en vue pour ce début d’année et avec quels artistes ?

M : Pour 2014, je ferais moins de compiles afin de privilégier les singles ou des projets d'albums. C'est vrai que les compiles undergrounds m'ont toujours passionné mais je pense qu'il est temps que je laisse la place à la relève car je suis très demandé pour des projets à but commercial du coup il devient difficile de faire les deux. De nouveaux artistes tel que Rachelle Alisson, Daly ou encore Mc Duc m'ont proposé de bosser avec eux. Et bien sur avec mon label Step Out nous avons des projets en préparation comme par exemple l'album de X-man sur lequel j'aurai pas mal de prod. Je travaille également avec certains djs comme T.one ou Dj Greg par exemple. Tout cela sera annoncé sur ma page fan facebook "Mafio House Producer" et mon compte twitter "@Mafiohouse" donc j'invite tout ceux qui aime mon taff à me suivre si ce n'est pas déjà fait.

W : Pour finir sur une pointe d’humour, ta signature « Mafio houuuse » réalisée par une jeune fille est très populaire sur les morceaux, est-ce qu’elle touche des royalties quand tu fais un tube ?


M : ( Rires ) Je pense qu'elle ne va pas tarder à me réclamer des droits en effet. Non plus sérieusement, il n'y a pas de soucis avec cela et puis comme elle dit, au moins c'est la seule à avoir fait un feat. avec la plupart des artistes antillais ( rires )

jeudi 2 janvier 2014

[ Et si ... ] Un Sting local enfin organisé en Martinique !


L'organisateur

( Article fictionnel )

Dans son appartement  au dernier étage de la Tour Lumina, sirotant un jeune Ti punch, Serge Letchimy était préoccupé. En effet, il devait faire un choix cornélien dans le cadre de la soirée de clôture du prochain festival de Fort-De-France : soit jouer la carte de la sécurité et inviter ( pour la neuf cent soixante-dix-septième fois ) Carimi ou Tabou Combo ou Ti Kabzy ( ou un truc du genre ), soit marquer l'histoire et autoriser le déroulement de l’événement tant attendu, le " STING LOKAL " !

Il était tombé sur les vidéos du festival jamaïcain pendant qu'il faisait semblant d'écouter Alfred Marie-Jeanne qui lui racontait sa dernière partie de pêche aux touloulou et il avait tout de suite été fasciné ( par les vidéos pas par Marie-Jeanne ). Il prit donc la décision de marquer un grand coup et d'organiser un show tournant autour des joutes oratoires du reggae-dancehall, et ce pour la première fois en Martinique. La vidéo de Lady Saw rétamant Macka Diamond l'avait convaincu ( il détestait ce son " dye dye " à la noix ).

Lady Saw Vs Macka Diamond


Le jour venu, la foule était nombreuse et en délire, des gaza-gyal, des yèyèze, des badman ghetto youth, des ti doudous... Tous s'était donné le mot comme après l'annonce d'une grève d'essence, une Martinique unie ! Tous rassemblés autour des cris des marchands ambulants " Des pâtés sucrééééés, des pâtés salééééés ". Puis vint l'heure du show, l'heure de faire l'histoire !

19h30

La première partie est assurée par Dj Mike One, après un premier passage compliqué en Martinique, il a tenu à se racheter ! Après que la foule mécontente ait commencé à scander " CHATON CHATON " à tue tête, il sera vite remplacer en catastrophe par Dj Gil.

Dj Mike One


20h

L'orchestre est en place, la tension est palpable, le show peut commencer.  Le public retient son souffle quand retentit un " AHOU " qui déchire le silence et la nuit ( qui déchire tout court quoi ). Keros-n fait son entrée sur scène chantant à s'en décrocher les poumons " AN FEYYY AN FEYYY ". Le public ne cherche aucunement à savoir ce qu'il a fait ou pas, il est d'ores et déjà conquis quand subitement, tandis que Kéro à son petit doigt levé nonchalamment, une deuxième voix se fait entendre derrière la scène : " Yo kaaaa voyé parole an parabole ".
 Et là, comme un seul homme, ce public qui connaît sur le bout des doigts ses classiques ( c'est une fiction ne chipotez pas ) sait que va avoir lieu l'affrontement lyrical le plus attendu de la mythologie underground. Saïk débarque sur la scène, dreadlocks au vent et s'écrie " L'école pou les jèn sa lassan poutan sa importannnn ! ". Le public majoritairement constitué de jeunes accumulant les heures d'absences en cours est sceptique mais électrisé !

Mais là contre toute attente, les deux artistes se jettent dans les bras l'un de l'autre et annonce avoir enterrer la hache de guerre. Ils révèlent même se consacrer à un album commun de salsa incluant leurs titres respectif " Mamamia " et " Un dos tres ".  La foule est en ( plein ) délire.

Young Saïk versus Young Kéro



21h42

Le public ,toujours sous le coup de cette réconciliation surprise, a soif de sang ! C'est donc avec satisfaction qu'ils entendent retentir les premières notes du Gangsta kouada riddim. Contre toute attente, un homme encagoulé arrive en moto sur la scène et tout en cabrant il s'empare du micro puis s'écrie " TALA PA KAY PASSE EN BOIIIITE " ! X-man débarque sur la scène plus électrique que jamais et enchaîne un medley de ses tubes qui envoie les têtes des jeunes filles fracasser leurs genoux sans aucune pudeur devant leurs mères  " estébécouée ".
L'extraterrestre est plutôt fier de lui et paraît dominer la scène quand soudain les lumières s'éteignent et des notes de piano endiablée et familière se font entendre. Tout d'un coup, une voix à peine pubère envahit tout Le Malécon : " DANCEHALL KA FAI FANM VINI FOLLE BASSE KA PETE TOLE " ! Le public explose de joie ; le messie, le renouveau du dancehall martiniquais, Ti Blica vient affronter son mentor.

X-man coupe discrètement son micro et chuchote à Ti blica " Je t'ai invité à mon anniversaire, pourquoi tu fais ça ? Je t'ai même donné du gâteau ! "... Mais comme Letchimy, le jeune martiniquais tient à faire l'histoire et enchaîne sans pitié " Fizi ka pété adan an sonnnn, X-man ka kouri kon ravet ki ricivwè baygonnn " ! L'orchestre est en feu, la foule atteint le paroxysme de la liesse ! X-man tentera tout pour revenir au score mais avec un remix de son tube " Quel citron " rebaptisé " Quel P'ti con ", Ti-blica remporte l'affrontement haut la main !

X-man versus Ti Blica



22h30

Après un entracte rapide assuré par Shisha, la sœur de cœur de Macka Diamond, qui interprète à la foule son dernier tube en date, la foule sent bien que quelque chose se prépare...

C'est là que les lumières s'éteignent à nouveau et qu'une voix d'outre-tombe digne de la saison 2 de Walking-Dead remplit tout le Malécon : " KALASHHHHHHHHHNKIVOOOOOOV "


Coming soon...


à suivre


( Wah gwan and Air-Double-You )